En même temps toute la terre et tout le ciel de Ruth OZEKI
Eblouissant ce livre malgré ses 600 pages on ne s’ennuie pas. Certainement mon coup de cœur du prix ELLE.
On voyage entre le Japon et le Canada grâce à ce récit à deux voix entre deux continents. On vibre avec Ruth et on attend de retrouver avec impatience Nao et son journal à la fois drôle par le langage et touchant par sa sincérité qui nous raconte sa vie. En effet, j’ai eu l’impression étrange que c’était moi qui avais trouvé son sac Hello Kitty et que c’était à moi qu’elle s’adressait. Ruth est troublée comme nous par la lecture de ce journal. Tout s’enchaîne merveilleusement bien dans ce roman qui mêle le passé, le présent, l’imaginaire, les rêves. Une plongée dans les rites japonais, les cérémonies funéraires, les prières les coutumes nous font découvrir la vie au Japon, des réflexions sur l’écologie, la guerre, les brimades, le suicide, la sagesse des aïeux donnent une dimension humaine et touchante à ce livre
Quelques passages philosophiques un peu difficiles mais vite Oliver vient à notre secours pour rétablir le courant avec nous, même Nao comprend qu’on soit perdue !
Le début avec cette avalanche de mots japonais m’a un peu gênée mais on est vite emportée par le fil de l’histoire et on s’habitue. Grâce à une construction irréprochable ce roman est limpide.
On sait très vite qu’elles ne se rencontreront pas et qu’on ne saura jamais comment ce sac est arrivé là mais au fond ce n’est pas le problème et on s’en moque un peu. En fait un peu comme Ruth nous aussi on écrit la fin du roman à notre manière!
Les personnages sont très attachants comme Jiko qui est la voix des sages, qui porte la paix qui envoie des textos à 104 ans et qui fait du karaoké !
Les similitudes entre les suicides ratés du père de Nao et celui du grand- oncle entre les brimades supportées par Nao et celles supportées par le grand-oncle à l’armée nous font réfléchir sur notre héritage familial : Peut-on échapper à son destin ?