Petit pays de Gaël Faye
La vie pour Gabriel était magnifique belle et insouciante dans un petit pays le Burundi où il faisait bon vivre et puis « le début de la fin du bonheur »arrive sans crier gare avec la séparation de ses parents et commence alors pour ce petit garçon et sa sœur Ana une autre vie où la violence, la haine, la guerre et le génocide viennent s’ajouter à son quotidien. Le vol de son vélo par un employé de son père va le chambouler « J’ai senti mon cœur tomber dans mon ventre ». Il y a un personnage qui m'a bouleversée dans ce livre c'est Yvonne, la maman de Gabriel, maman meurtrie, fragélisée, inquiète de son avenir dès le début du roman parce que Rwandaise et donc réfugiée au Burundi, on sent son mal -être monter et la fin du livre nous le confirme.
De la douceur, de la tendresse, de la délicatesse, de la musique pour nous raconter un monde de brutes. Gaël Faye a su éviter les clichés, les trucs macabres et trouver des mots simples, des expressions imagées et des anecdotes drôles qui nous racontent sa vie. Il réussit à nous faire sourire. J’ai beaucoup aimé aussi les quelques lettres de correspondance entre Gaby et Laure surtout quand Gaby lui dit : « Plus tard quand je serai grand, je veux être mécanicien pour ne jamais être en panne dans la vie". La dernière lettre est tellement belle avec cette image de la neige sur Bujumbura que l’on a des picotements dans les yeux.
Ecrire pour ne pas oublier voilà je pense la démarche de ce très jeune auteur, lire pour s’évader et imaginer une autre vie ce que fait Gabriel en empruntant des livres chez sa voisine « Grâce à mes lectures, j’avais aboli les limites de l’impasse, je respirais à nouveau, le monde s’étendait plus loin, au-delà des clôtures qui nous recroquevillaient sur nous-mêmes et sur nos peurs ». Un grand coup de cœur pour ce petit roman de 216 pages dans lequel j’ai retrouvé un peu de l’ambiance des livres d’Alain Mabanckou. J’ai noté dans ce livre de très belles phrases comme celle-ci « Le génocide est une marée noire ceux qui ne s’y sont pas noyés sont mazoutés à vie »
Lu ce livre dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire 2016 Price Minister merci à eux