A crier dans les ruines d'Alexandra Koszelyk

Quand Léna arrive dans ta vie de lectrice tu ne peux plus la quitter alors tu dévores ce livre. Le roman s’ouvre sur Léna qui revient à Pripiat, ville fantôme d’Ukraine, avec un groupe de touristes. Fille unique Léna  habitait dans cette ville  avec ses parents et sa chère grand-mère Zenka, son père était ingénieur dans l’usine de Tchernobyl. Le 26 avril  1986 la catastrophe nucléaire les fera fuir en laissant leur passé et leurs souvenirs Léna a 13 ans, 20 ans plus tard elle revient sur son passé. Alexandra Koszelyk  retrace d’abord la vie de Léna avant la catastrophe puis la vie de Léna en France. Depuis toute petite à l’école maternelle avec Ivan ils ne faisaient qu’un, professeurs et camarades étaient émus et respectueux devant cet amour si fort et si pur jusqu’à ce jour effroyable, où la famille de Léna fuit et celle d’Ivan reste. C’est ce déchirement entre deux êtres qui sera le fil de ce roman habilement construit à l’écriture lisse et agréable, des phrases très courtes des informations sur l’Ukraine juste ce qu’il faut, les mythes légendes et contes sont aussi évoqués peut-être un peu  trop mais j’ai adoré la légende du coquelicot. J’ai beaucoup aimé les lettres d’Ivan intercalées tout au long du roman  mais non envoyées chaque 26 avril qui permettent de le rendre vivant tout au long des 20 ans d’exil de Léna. Exil brutal- transmission entre Zenka et Léna- relations familiales bouleversées dans cet exil- recherches de ses racines.En plaçant l'exil dans le cadre de la catastrophe de Thernobyl l'auteure nous livre une vision différente des exils dus à la guerre à la famine à l'oppression. C’est un premier roman très réussi à la couverture lumineuse comme l’est Alexandra Koszelyk.