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Des Livres et des Paillettes
27 avril 2020

La vie devant soi de Romain Gary alias Emile Ajar

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Mais pourquoi ce magnifique roman, présent depuis plusieurs années dans ma bibliothèque, était – il-resté fermé ? Prix Goncourt 1975, publié sous le nom d’ Emile Ajar, ce roman de Romain Gary est une pépite. Un petit arabe de dix ans Momo nous plonge dans Belleville à Paris où toutes les religions et les nationalités se côtoient dans une ambiance à la fois pauvre et riche . Madame Rosa ancienne prostituée accueille chez elle dans son  appartement  situé au sixième étage les enfants de prostituées soit à la journée soit en long séjour comme Momo qui est là depuis ses trois ans. Momo ne sait rien de ses parents, il aime Madame Rosa de tout son amour de petit garçon qui ne sait même pas son âge et en grandissant, il découvre chaque jour un peu plus la vie du quartier et surtout le monde des adultes. Le narrateur c’est Momo avec son vocabulaire de dix ans, son langage approximatif ( avorter pour euthanasier ) ( proxynète pour proxénète ), avec ses confusions sur l’orthographe des mots qui font sourire et même rire aux éclats, avec sa lucidité et sa poésie, il nous raconte sa vie de chaque jour, ses soucis, ses rencontres avec les vieux du quartier et surtout comment il découvre petit à petit son passé, comment il navigue entre les juifs et les arabes, les noirs et les blancs. Un livre d’une grande humanité dans un quartier où tout le monde sans barrière se soutient et s’aide, riche de leurs différences. Sa vie bascule lorsque la santé de  Madame Rosa décline, après le départ de Moïse pour une famille d’adoption, il reste seul avec elle, hanté par la peur de se retrouver à l’assistance publique et surtout de voir Madame Rosa mourir à l’hôpital « atteinte par la limite d’âge ». Des passages que j’ai envie de citer il y en a des dizaines mais j’ai particulièrement aimé la réflexion à la page 69 sur « rêver en arrière » et « rêver en avant ». J’ai aimé la relation entre Momo et Arthur son parapluie qu’il a transformé en marionnette. J’ai aimé quand Momo s’adresse au lecteur. J’ai aimé ce roman qui n’a pas pris une ride malgré ses quarante-cinq ans. J’ai aimé la réflexion sur la fin de vie, sur le placement des enfants. Un livre à dévorer et peut-être à  relire car c’est une leçon de vie, de la vraie vie. Je laisse à Madame Rosa la parole pour clore ce billet : « Je me demande où tu as appris des horreurs pareilles, mais il y a beaucoup de vérité dans ce que tu dis » Un roman qui explose de vérité.

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