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Des Livres et des Paillettes
30 janvier 2021

Ce matin-là de Gaëlle Josse

 

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Le roman commence le 2 juillet 2006, c’est un dimanche soir. Comme d’habitude, Clara est chez ses parents, ils regardent le film du dimanche soir. Puis Clara se prépare pour rentrer chez elle mais un bruit sourd retentit son père vient de s’écrouler. La vie de Clara vient de basculer car ce dimanche-là elle venait les embrasser avant de partir pour un poste à l’étranger. Elle reste.

Douze ans plus tard, on retrouve Clara le 8 octobre 2018 c’est un jour comme un autre. Elle se lève, se prépare pour aller travailler mais sa voiture ne démarre pas, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, elle perd pied et quitte son travail. Clara fonce tête la première depuis 12 ans dans un monde qu’elle ne reconnait plus aujourd’hui: elle vend de l’argent, elle vend du rêve à des gens asphyxiés par les crédits. Du côté sentimental, Thomas son amoureux ne comprend plus les réactions de Clara et s’éloigne de plus en plus. La chute de Clara est lente, elle réalise que cela fait 6 mois que tout se délite autour d’elle, ses relations avec ses parents sont superficielles et avec son frère, les rancoeurs et le passé, ont eu raison de leur relation. Les rendez-vous médicaux, les anxiolytiques  ne seront d’aucune aide pour reprendre sa vie en main. C’est auprès de sa meilleure amie dans une ferme en pleine campagne qu’elle redonnera un sens à sa vie, qu’elle apprivoisera enfin sa vie. L’histoire est simple et banale.  Mais elle est racontée par Gaëlle Josse. C’est court, l’analyse est pointue. Ce n’est ni triste ni mièvre.

Il est des auteurs comme ça que je n’aborde pas n’importe comment et Gaëlle Josse en fait partie. Je prends ma respiration, je me concentre, je prévois du temps et j’entre dans le livre un peu comme on entre en religion. L’écriture est posée, douce, calme et reposante mais l’histoire est violente. Chaque mot est important, les phrases sont courtes, si courtes que parfois il n’y a qu’un mot. « Une bête morte. Echouée. Inutile. »  Gaëlle Josse est économe de ses mots, avare de ses descriptions, son écriture est travaillée. Mais les sentiments de Clara sont tellement forts et décortiqués qu’on vit  qu’on marche qu’on court qu’on sent et ressent avec elle. Voilà le style de cette très belle auteure à l’écriture élégante, je me sens bien maladroite "littérairement" parlant en rédigeant cette critique. J’ai beaucoup aimé cette lecture mais Une longue impatience restera mon immense coup de cœur !

 

 

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