Otages de Nina Bouraoui

« Je m’appelle Sylvie Meyner. J’ai cinquante-trois ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon mari depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n’ai aucun antécédent judiciaire. » 

Inutile de plagier Nina Bouraoui, la narratrice Sylvie se présente très bien toute seule !

    En utilisant la première personne, l’auteure crée  une proximité singulière entre Sylvie et son lecteur, je dirai même une complicité. Ce qui rend ce roman très prenant. Le début me paraissait bien plat et puis au fil de la lecture, on comprend mieux Sylvie, ses fêlures, ses secrets, ses blessures. Jusqu’où peut-on accepter l’inacceptable, Sylvie otage de ses parents, Sylvie otage de son premier amour, Sylvie otage de son mari, Sylvie otage de son boos et puis Sylvie qui dit non qui se rebelle et passe à l’acte. Et puis Sylvie enfin vivante mais pourtant enfermée, la liberté n’est pas forcément là où on le croit. Un roman habilement construit qui m’a émue. Un très bon moment de  lecture servie par une écriture fluide et précise qui va à l'essentiel.