Les jours brûlants de Laurence Peyrin
Qu’est-ce qui fait qu’un jour, quelqu’un décide de disparaître ?
Qu’est-ce qui fait qu’un jour, le suicide social est la seule voie possible ?
Qu’est ce qui fait qu’un jour on sacrifie au désir inconscient de l’inconnu ?
Mais qu’est-ce qui fait qu’une femme quitte son foyer, qu’une mère laisse ses enfants derrière elle sans se retourner ?extrait du chapitre 20.
On est dans les années 70 en Californie à Modesto, Joanne a la petite quarantaine, un mari aimant, Thomas, médecin qu’elle connait depuis son adolescence, une belle maison dans un quartier résidentiel. Enceinte dès leurs premières relations ils se sont mariés et deux enfants, Brianna et Christopher sont venus agrandir ce foyer où tout va bien. Une vie aisée, de belles soirées avec les amis autour d’un cocktail maison préparé par Joanne surnommée la reine des cocktails, des enfants faciles, Joanne s’occupe dans des associations de charité, se rend régulièrement à la bibliothèque et passe beaucoup de temps avec sa meilleure amie Sheryl. Une chute de vélo due à une agression va chambouler la vie de Joanne. Blessée physiquement et moralement, elle s’est faite insultée par son agresseur, un junkie, et les mots sont restés gravés dans sa tête :
« Ton sac, connasse ! »
« File le sac, espèce de sale pute ! »
Le choc va bouleverser sa vie. Son existence bascule, rien n’est plus rationnel. Et la suite du roman bascule aussi à la page 144 lorsqu’elle part pour Las Vegas, la Cité du péché ! Et c’est là que j’ai eu du mal à accrocher alors que j’avais dévoré le début. Je trouvais tout un peu exagéré et trop bien ficelé et j’ai eu un bref passage à vide. Et puis j’ai compris le pourquoi de l’issue le pourquoi du départ et j’ai terminé la lecture en apnée. Ce roman est divisé en 55 petits chapitres et chaque chapitre commence par la recette d’un cocktail, c’est original !– le titre puis la composition et enfin l’arôme qui est en adéquation avec les sentiments ressentis dans le chapitre- il faudra un an loin des siens pour que Joanne sorte la tête de l’eau. Joanne a quitté les siens non pas parce qu’elle ne les aime plus c’est tout le contraire elle les aime trop et une phrase de son mari est restée marquée dans sa mémoire : « Tu me fais peur et tu fais peur aux enfants » elle veut les protéger de sa folie et de ses actes insensés et démesurés. Premier roman que je lis de cette auteure et j’ai été conquise, son écriture est facile et limpide et j’ai éprouvé beaucoup de tendresse pour tous les personnages qui sont, il est vrai, assez nombreux dans la deuxième partie du livre.