Moi, Olympe de Gouges de Caroline Grimm
Ce livre est arrivé entre mes mains un peu par hasard. Je me rends à une fête du livre dans une petite ville proche de chez moi. Je balaie du regard les tables, je lis vite les noms des participants, tout à coup un nom attire mon regard : Caroline Grimm. De cette auteure, j’ai lu Churchill m’a menti il y a quelques années dans le cadre du coup de cœur des lectrices de version fémina ; j’avais beaucoup aimé et j’avais rencontré cette auteure à Paris à la remise des prix. C’est comme ça que j’ai acheté Moi Olympe de Gouges. Une femme dont j’avais entendu parler mais dont je ne savais pas grand-chose.
J’ai lu avec passion ce roman. Une fois la dernière page tournée je fais, refais le calcul : cela fait 230 ans que cette femme de 45 ans a été guillotinée parce qu’elle voulait être libre, libre de penser, libre de faire, libre d’écrire, libre de choisir sa vie parce qu’elle voulait voter, parce qu’elle combattait le racisme et l’esclavage. Cela fait 230 ans et je me pose la question : la condition de la femme a-t-elle évolué ? Oui un peu et heureusement mais pas tant que ça, je trouve même ce livre tout à fait d'actualités. C’est Robespierre qui a ordonné sa mort parce qu’il était avide de sang et de vengeance et qu’il ne concevait pas qu’une femme puisse combattre à ses côtés. Elle, Olympe de Gouges elle voulait du changement dans le calme et sans violence, elle avait rédigé une « Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne ». Olympe de Gouges de son vrai nom Marie Gouze est née à Montauban en 1748, elle est la fille d’un couple illégitime, mariée à 16 ans à un certain Louis -Yves Aubry un alcoolique goujat et paresseux. Un petit Pierre nait rapidement. Une inondation terrible envahit la ville elle emportera Louis-Yves Aubry et libérera Marie. Elle monte à Paris avec Pierre, écrit des pièces de théâtre, rencontre des écrivains, distribue des tracts fait coller des affiches : elle sera une femme engagée. Elle découvre la Cour du Roi et ses intrigues, elle croise le petit peuple, la misère, la violence. Son engagement la mènera à la guillotine. Dans ce roman autobiographique, le coté historique est juste bien dosé pour ne pas devenir ennuyeux. Caroline Grimm y laisse transparaître sa passion dévorante pour cette femme, en employant le « je » ce qui rend la lecture très vivante et surtout on se sent proche de cette héroïne on vibre avec elle en éprouvant compassion et empathie. Caroline Grimm lui rend un bel hommage que j’ai partagé tout au long de ma lecture.
Publié en 2009 ce roman a aussi été adapté au théâtre.