Vanda de Marion Brunet

    L’incipit est court, précis, violent et donne le ton du roman. Une jeune femme, Vanda, rencontre son amour de jeunesse dans un  bar à Marseille , il s’appelle Simon, elle n’a pas revu cet homme depuis 6 ans. Un peu saoule, elle le laisse sur le bord du trottoir et rentre chez elle au volant de sa vieille voiture. Au fond de la voiture un petit garçon de 6 ans roupille dans un duvet c’est son bébé, son bulot, c’est Noé. Elle le transporte dans le cabanon situé sur le bord de la plage, c’est leur maison. Cette jeune femme fragile,  un peu perdue, a un travail précaire, femme de ménage,  dans un hôpital psychiatrique. Elle avait commencé des études aux Beaux-Arts mais la vie de débauche avait eu raison de ses projets. Ce roman social est bouleversant, puissant et tellement dans la réalité. Tout au long du roman on sent que Vanda ne pourra jamais se séparer de  son « bulot » que ce père qui fait irruption dans leur vie va faire basculer leur quotidien. Vanda, protectrice et possessive comme le pense Simon à la page 190 le laisse pourtant sans surveillance à certains moments. Il menace Vanda d’un signalement aux services sociaux. Vanda devient folle de rage et cherche comment faire pour garder Noé et ne pas le partager avec Simon. Simon aussi a été marqué dans sa vie, Chloé la jeune femme avec qui il vit ne veut pas d’enfant. Lui n’a pas connu son père et s’il se retrouve à Marseille c’est parce que sa mère est morte et il doit assumer la succession. Deux êtres, profondément marqués par leurs passés et le manque d’amour, se déchirent devant leur petit garçon. Un roman dramatique et bouleversant porté par le talent de l’auteure !