Pachinko de Min Jin Lee

      Ma première interrogation en écoutant ma sœur  me parler de ce roman au titre étrange : que veut dire  Pachinko, le titre du roman ?  C’est un jeu d’argent traditionnel japonais genre flipper, machine à sous avec des billes qui se joue dans de grandes salles genre casino. Précision importante, les jeux d’argent sont interdits au Japon mais par un tour de passe- passe autorisé, on échange derrière les salles ses billes gagnées contre de l’argent ! Les quarante premières pages du roman se  déroulent de 1910 à 1932 et retracent la vie de Hoonie et Yangjin deux coréens vivant sur une petite île au large de busan, leur mariage arrangé, la naissance de Sunja leur fille unique puis  la mort de Hoonie lorsque Sunja n’a que 13 ans. Sunja et sa mère travaillent dur pour survivre, elles ont transformé leur petite maison en pension pour  les pêcheurs du port. En juin 1932, arrive dans le village un riche négociant en poissons Koh Hansu, il s’approche de Sunja, la courtise et  la met enceinte. Lorsque Sunja apprend que cet homme dont elle est follement amoureuse l’a trahie, il est marié au Japon et a trois filles, le monde autour d’elle s’écroule, il lui propose d’être son épouse coréenne sa seconde épouse. Elle refuse et ne veut plus le voir. A ce moment un pasteur chrétien, Isak  gravement malade loge chez elles. Sunja et sa mère l’ont soigné nuit et jour. Il propose à Sunja de l’épouser puis de l’emmener dans sa famille à Osaka chez son frère Yoseb . Il lui promet  d’être un bon  père pour cet enfant. Elle accepte et suit Isak. L’adaptation sera difficile et surtout l’immigration sera douloureuse, Isak persécuté par la police japonaise est emprisonné. Ses deux fils Noa et Mozasu bien que nés au japon porteront toujours sur eux le lourd passé de leurs ancêtres coréens. Senja et sa belle-sœur Kyunghee feront vivre toute la famille en travaillant courageusement à la préparation d’ un plat traditionnel le kimchi et en le livrant dans des restaurants. Ces deux femmes sensibles, soudées dans le malheur et les drames sont admirables de résilience et d'amour. Senja ne le sait pas mais Hansu depuis son arrivée la fait suivre et l’aide. Un roman passionnant qui m’a fait découvrir une page d’histoire presque inconnue pour moi la colonisation de la Corée par la Japon de 1905 à 1945, une colonisation impitoyable méprisante et souvent violente.