Magnifique de Jean Félix de la Ville Baugé
La narratrice qui répond au doux prénom de Magnifique habite en Suisse au bord du lac. Ce matin-là elle apprend qu’elle a un cancer. En rentrant chez elle, elle explique à son mari Jérôme sa maladie. Cela fait 28 ans qu’elle est avec lui mais cela fait aussi 28 ans qu’elle n’a pas le courage de lui raconter les souvenirs qui la hantent. Si elle ne parvient pas à dire les mots elle va les écrire. Magnifique est tutsie elle a grandi au Rwanda à Massongo un petit village, elle est fille unique adorée par son père, sa mère perturbée tricote toute la journée enfin fait semblant car elle tricote sans laine, le clic clic des aiguilles est assourdissant pour la fillette. Magnifique une jolie jeune fille de 17 ans aux mains soignées aux ongles manucurés fait alors défiler sous nos yeux les images insoutenables du génocide qu’elle a vécues. C’est violent affreux mais tellement vrai et c’est raconté avec son langage de l’époque. Et puis le roman bascule sur sa vie d’après à laquelle je n’ai pas beaucoup cru, la rencontre avec le beau et gentil médecin son installation en Suisse. La rencontre sur le plateau de télévision m’a achevée parce que beaucoup trop longue et Magnifique y est presque muette. Dommage le début était excellent ! bien sûr ce roman appelle bien des réflexions, comme celle de l’adaptation à une nouvelle vie après de telles violences, comme celle de la position de la France avant pendant et après le génocide mais ce roman est trop déséquilibré dans sa construction.