Okavango de Caryl Ferey
Ce policier m’a beaucoup parlé car je suis allée deux fois en Namibie, dont une fois dans la bande de Caprivi au Bostwana et dans le delta de l’Okavangon. J’ai descendu en rafting la rivière Kunéné entre la Namibie et l’Angola. J’ai rencontré des animaux sauvages en dehors des parcs. Au-delà de l’histoire policière, l’auteur a su avec certaines scènes interpeler le lecteur sur la beauté du monde animal et son environnement, sur les trafics d’animaux et bien sûr sur l’apartheid et la difficulté des relations entre noirs et blancs et les différentes communautés. J’ai particulièrement aimé la description de la naissance du bébé rhino, celle de la mort de la vieille éléphante, celle si douloureuse de la girafe piégée. La construction est habile, l’écriture fluide et Caryl Ferey sait mélanger le roman, l’énigme policière et les rappels historiques sur la construction de ces pays, sur le passé colonisateur sur les guerres qui ont laissé des traces, sur les trafics d’ivoire dans un passé plus lointain et les trafics de cornes de rhino pour assouvir les fantasmes asiatiques. Ce livre certes un peu long est passionnant même si je me suis un peu perdue entre les personnages secondaires. Des personnages comme la ranger Solanah et son collègue Seth qui luttent contre le braconnage comme ils peuvent mais avec conviction sont attachants. Quant à John le patron de la réserve, je suis comme Solanah j’ai eu beaucoup de mal avec mes certitudes tantôt on le soutient tantôt on le déteste, un personnage ambigu qui reflète bien tout la difficulté de vivre au milieu de ce monde.