Continuer de Laurent Mauvignier

Dévorée en deux jours c’est vous dire si j’ai été happée par ce roman puissant.

   Dès la première page, le lecteur plonge  dans une ambiance  angoissante dans les montagnes du Kirghizistan. C’est le matin, Sibylle et Samuel son fils sortent de leurs tentes et se retrouvent nez à nez avec huit Kirghizes agressifs et menaçants. De ce mauvais pas, ils s’en sortiront bien grâce à l’arrivée de paysans. La relation entre le fils et sa mère sont très difficiles. C’est le moment que le narrateur choisit pour expliquer la raison de ce voyage si peu ordinaire. Samuel est en train de sombrer, il décroche dans ses résultats scolaires, il est impliqué dans des histoires louches et participe un soir de beuverie à une affaire peu reluisante. Son père Benoit veut le mettre en pension, sa mère Sibylle préfère un voyage à cheval dans les montagnes du Kirghizistan. Sibylle veut sauver son fils mais pour cela elle doit aussi affronter ses rêves et ses cauchemars. En effet son passé se dévoile et il est très lourd, elle manque de confiance en elle. Tout doucement on cerne mieux ce personnage si attachant et on comprend ses failles ses douleurs. Et puis Samuel et Sibylle se regardent enfin. Coûte que coûte il faut savoir continuer, ne pas baisser les bras, affronter ses démons pour enfin respirer. L’écriture est simple, la construction est parfaite. Ces deux personnages qui puisent au fond de leur force pour continuer leur vie sont bouleversants. Sibylle  avait perdu toute forme de combativité   même son vocabulaire s’était  appauvri, elle n’avait plus confiance en elle, sans cesse rabaissée par son mari. C’est un peu le voyage de la dernière chance. Une très belle relation mère fils décrite avec élégance. Une remarque malgré mon enthousiasme, je n'ai pas aimé les passages où les personnages se posent dix mille questions à la queueleueleu alors qu'un  danger grave est présent.