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Des Livres et des Paillettes
10 octobre 2022

La nuit des pères de Gaëlle Josse

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Tout chez Gaëlle Josse est délicatesse et élégance:

La couverture du livre avec ce montagnard qui gravit un sommet.

Le marque-page inséré dans le livre représentant le même homme mais en rouge.

Le papier au doux toucher.

Les quatre pages blanches laissées vierges à la fin du roman pour laisser au lecteur la possibilité d’écrire son ressenti d’y ajouter des notes.

Je sais déjà que je vais aimer ce roman. Roman  de 172 pages qui se déroule sur quatre jours les 21 22 23 et 24 août 2020 ; ce sont les jours où Isabelle la narratrice vient rendre visite à son père dans les Alpes dans le petit village de son enfance. C’est son grand  frère  Olivier, kiné âgé de 55 ans, qui lui en a fait la demande ; il s’occupe de son père et voit son état de santé se dégrader et surtout sa mémoire défaillir.  A la fin du roman Isabelle la narratrice laisse la parole d’abord à son  père qui parle enfin des démons qui l’ont fait souffrir et puis à son frère  Olivier le 1er janvier 2021 après la mort de leur  père.

« A l’ombre de ta colère, mon père, je suis née, j’ai vécu et j’ai fui. Aujourd’hui, me voici de retour. J’arrive et je suis nue. Seule et les mains vides. » Les premiers mots du roman sont clairs et nets, Isabelle n’est pas venue depuis longtemps car la colère et la violence de son père l’ont  meurtrie depuis sa petite enfance et l’ont éloignée de son village. Mais les blessures sont si profondes qu’elle n’a pas  pu guérir même auprès de son tendre et regretté amour trop tôt disparu. Aujourd’hui elle vient lui parler et peut-être connaître enfin les raisons de cette violence, connaître les mystères et donner une explication à ses silences. Entre moments  présents et souvenirs, Isabelle avec les mots de Gaëlle Josse creuse au plus profond de l’âme de son père avec tendresse et sincérité. Isabelle aurait voulu être aimée de ce père si distant et certainement blessé par des violences cachées à ses proches. L’évocation de sa chère maman au sourire si triste, est poignante, cette maman « paratonnerre » comme elle dit. Cette maman  si belle si digne et si résignée dans les souvenirs d’Isabelle.  Que dire de l’écriture de Gaëlle Josse  poétique et  forte avec des mots si bien choisis, lorsqu’Isabelle se coupe les cheveux comme un garçon en espérant attirer l’attention  de son père, elle emploie les mots offrande sacrifice. Un énorme coup de cœur j’ai envie de dire comme d’habitude.

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