Là où chantent les écrevisses de Delia Owens

       Dès les premières pages j’ai aimé Kya, une jolie petite fille, benjamine d’une fratrie,  qui habite une cabane dans le marais d’une petite ville de Caroline du Nord. Autour d’elle sa famille est misérable, une famille qui avait tout pour être heureuse au début mais la violence et l’alcoolisme du père  ont fait basculé la vie de cette famille. Un matin, en 1952, sa mère s’enfuit puis un frère et deux  sœurs et enfin Jodie son frère adoré. Elle reste seule avec son père quelques temps, croyant à un moment qu’il allait changer, mais hélàs  en 1956 il part et ne revient pas. Voilà Kya seule, livrée à elle-même dans ce grand marais, où elle grandit, se débrouille, pilote le bateau, prépare ses repas pour survivre mais surtout où elle fait la connaissance de Tate qui lui apprend à lire car elle ne va pas à l’école. Etudiant, il s’éloigne. Une fois de plus elle se sent abandonnée et se réfugie auprès d’un autre garçon Chase Andrews, un personnage qui n’est pas sans rappeler son père. Dans le prologue qui se situe en 1969 on apprend que cet homme a été retrouvé mort dans le marais. Ce roman est très riche car il traite de nombreux sujets, particulièrement de la solitude et de l’abandon, mais aussi de trahison, de volonté, de pardon. Si Kya est le personnage central de ce roman, le marais si vivant sous la plume de Delia Owens est l’autre personnage, les descriptions sont magnifiques sans être trop longues et ennuyeuses.  On sent, on voit, on respire, on entend, on marche, on court avec Elle, la nature très présente tout au long du roman le rend attachant et poétique. Enquête policière puis procès, le lecteur suit Kya jusqu’au bout, pas énormément de suspense car on entrevoit bien vite l’issue mais des surprises quand même. Le titre n'est pas sans rappeler Là où les chiens aboient par la queue.J’ai beaucoup aimé ce premier roman mais cette auteure a déjà publié 3 livres sur la nature et les animaux et cela se sent!