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Des Livres et des Paillettes
5 novembre 2015

La petite femelle Philippe Jaenada

jaenada

Au mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d'avoir tué de sang-froid son amant. Mais qui est donc cette beauté ravageuse dont la France entière réclame la tête ? Une arriviste froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui a couché avec les Allemands, a été tondue, avant d'assassiner par jalousie un garçon de bonne famille ? Ou n'est-elle, au contraire, qu'une jeune fille libre qui revendique avant l'heure son émancipation et questionne la place des femmes au sein de la société ? Personne n'a jamais voulu écouter ce qu'elle avait à dire, elle que les soubresauts de l'Histoire ont pourtant broyée sans pitié. Telle une enquête policière, La Petite Femelle retrace la quête obsessionnelle que Philippe Jaenada a menée pour rendre justice à Pauline Dubuisson en éclairant sa personnalité d'un nouveau jour. À son sujet, il a tout lu, tout écouté, soulevé toutes les pierres. Il nous livre ici un roman minutieux et passionnant, auquel, avec un sens de l'équilibre digne des meilleurs funambules, il parvient à greffer son humour irrésistible, son inimitable autodérision et ses cascades de digressions. Un récit palpitant, qui défie toutes les règles romanesques.

 

A ceux et celles qui n’ont pas aimé le style Jaenada en lisant le Sulak passez votre route. Aux autres plongez –vous dans la vie de Pauline Dubuisson pour en ressortir comme moi 710 pages plus loin haletante exténuée admirative étonnée passionnée épuisée !

Dans une autre vie Philippe Jaenada a dû être chroniqueur d’affaires criminelles ou avocat d’assise car mener avec autant de maîtrise 710 pages il faut être doué précis être fourmi souvent je râle après les gros pavés et ne les finis pas ou bien ne les ouvre pas du tout mais là Jaenada je lui trouve des excuses (je suis sous sa coupe) et je le copie déjà en ouvrant des parenthèses. Cet écrivain écrit comme il parle ou bien il parle comme il écrit il nous prend à témoin nous confirme que lui aussi il est perdu dans cette histoire mais il n’a pas la langue de bois et analyse les méandres de cette affaire judiciaire en accusant les journalistes les avocats la police et quand Jaenada n’aime pas quelqu’un il nous le dit clairement : « Fumier Madeleine » Il n’a pas peur des mots ce qu’il cherche ce n’est pas de l’innocenter mais de lui rendre sa vérité et faire ressortir cet acharnement médiatique pour cela il n’hésite pas à nous raconter par le détail d’autres jugements rendus à la même époque pour les comparer , Jaenada est d’une honnêteté incroyable dans ce livre. C’est en fin de compte une grande fresque judiciaire des années 50 qu’il nous conte une fresque de la condition féminine de l’époque, Pauline  est brillante fait médecine s’émancipe et est élevée par des parents complètement incapables une mère dépressive et transparente un père dingue. Ses anecdotes personnelles qu’il nous distille entre les lignes de cette histoire sont souvent très drôles comme la remise de prix au café de Flore et ont un côté proximité avec l’auteur qui rend le récit attachant et plus léger. Une seule requête Monsieur Jaenada dans votre prochain livre : « Faites plus court » je suis paresseuse.

 

 

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