La panthère des neiges de Sylvain Tesson
Dans ce roman, il y a deux solutions soit on saute à pieds joints par-dessus les abondantes connaissances philosophiques et culturelles, les citations trop nombreuses de Sylvain Tesson et on se délecte des passages littéraires de haute voltige, des calembours de l’humour du même Sylvain Tesson soit on abandonne. J’ai choisi la version un car j’adore son écriture et son humour. Donc Sylvain Tesson part en expédition sur les pentes du Tibet à la recherche de la panthère des neiges avec trois personnes, Vincent Munier un photographe animalier mais pas n’importe lequel un photographe du monde sauvage qui pratique l’affût, Marie l’amie de Munier qui filme et Léo un aide de camp philosophe. Tous les quatre vont affronter les températures glaciales les conditions spartiates pour traquer l’animal pour cela ils vont rester pendant des heures à l’affût du moindre mouvement autour d’eux en scrutant les environs comme Bernadette Soubirous à Lourdes j’ai aimé la comparaison à la page 23. Ce roman se découpe en trois grandes parties : L’APPROCHE- LE PARVIS- L’APPARITION. Derrière l’animal qu’est la panthère, Sylvain Tesson va regarder en arrière sur sa vie et surtout sur les femmes de sa vie sa mère d’abord qu’il a perdue et puis sa compagne qu’il a quittée car il n’était pas assez bien pour elle et surtout il n’arrivait pas à entrer dans sa vie. J’ai beaucoup aimé dans ce roman tout le travail de réflexion fait autour du mot AFFÛT et surtout le ramener dans la vie de tous les jours. J’ai aimé la réflexion sur la place de l’animal dans la société, sur la religion. Les yacks aussi ont une part importante dans la vie de ce livre, c’est un livre qui vit qui fait rire qui déconcerte par endroit mais grâce au talent de Sylvain Tesson on parvient à surmonter les difficultés de lecture et à en apprécier les méandres car c’est un écrivain tourmenté.
« Nous croisâmes une carcasse de yack, toilettée par des charognards……………..Quand on a vu une fois les oiseaux devenir fous de sang on se dit que finalement, un carré de chrysanthème dans un cimetière des Yvelines a son charme. » page 151
« L’affût est une foi modeste » page 35
« La terre avait été un musée sublime.
Par malheur, l’homme n’était pas conservateur. »
Une fois ma lecture achevée, je suis allée voir qui était Vincent Munier, je l’imaginais vieux bourru barbu moche et j’ai découvert un jeune homme de 44 ans beau comme un dieu mais ça Sylvain Tesson il ne le dit pas. Serait-il jaloux ?