Le cerf-volant de Laetitia Colombani

      Un livre que j’ai dévoré, tout comme les deux autres romans de Laetitia Colombani : La tresse et Les victorieuses. J’ai retrouvé avec plaisir le style, l’écriture, mais surtout le thème si cher à cette auteure : la condition féminine. Elles sont trois, elles vont se rencontrer dans cet immense pays magnifique qu’est l’Inde mais où le poids des traditions est très fort et ne permet pas aux filles des castes inférieures de vivre. Léna, institutrice, a quitté  la France pour un séjour en Inde, suite à un drame que le narrateur ne révèle que par brides tout au long du roman. Un après-midi de juillet, sur une plage, son destin va se mêler à celui de  Lalita, la petite fille au cerf-volant, qui ne parle pas, ne sait pas lire et travaille dans le restaurant de son oncle. Léna va s’attacher à cette petite fille qui l’a sauvée de la noyade et le besoin d’enseigner va petit à petit revenir dans les gestes de Lalita. Une troisième fille va venir compléter ce trio féminin, c’est Preeti, chef des red-brigades, qui initie les filles à la self défense dans ce monde d’hommes indiens très violents et impunis quelles que soient les agressions qu’ils commettent. Dans ce pays de traditions une vache a droit au respect mais une fille ne peut décider de rien et reste sous l’autorité du père du frère de l’oncle. L’auteure raconte tout simplement ce qu’elle a vu en Inde, ce qu’elle a ressenti, ce à quoi elle s’est confrontée, en un mot, l’envers du décor. C’est simple, écrit avec lucidité, avec des mots justes sans être larmoyant ; ce roman, sur fond documentaire, se lit très vite et le lecteur a tout de suite de l’empathie pour ces trois femmes. Condition féminine, éducation, traditions, tout est décrit  mais j’aurais préféré que la narratrice  soit Léna car à la première personne je trouve que les sentiments sont plus puissants.